jeudi 27 septembre 2007

Déficit de la Sécurité Sociale ?

Le déficit de la Sécurité Sociale : une conséquence de la faillite de la gestion de la Droite depuis 2002
Ces dernières semaines, ont été publiés les chiffres annuels des comptes de la Sécurité Sociale. La Droite a saisi l’occasion pour dénoncer la soi-disant faillite de ce système de solidarité et pour culpabiliser inconsidérément les malades et les assurés sociaux. Cette mise en scène permet de préparer l’opinion à d’amères potions telles que de nouveaux déremboursements, la mise en place des franchises ou la T.V.A. anti-sociale.
En fait, cette situation accablante découle des politiques injustes et inefficaces conduites par les Gouvernements Raffarin, Villepin et Fillon depuis 5 ans. Ainsi, il faut rappeler que le Gouvernement de la Gauche Plurielle avait rétabli la situation des comptes sociaux. A l’inverse, les réformes Douste-Blazy et Fillon, présentées comme miraculeuses par leurs auteurs se révèlent bien inefficaces.

1997 -5,64 Mds
1998 -5,03 Mds
1999 +0,10 Mds
2000 +0,67 Mds
2001 +1,27 Mds
2002 -3,5 Mds
2003 -10,2 Mds
2004 -11,9 Mds
2005 -11,6 Mds
2006 -8,7 Mds
2007 -11,7 Mds
Les comptes annuels de la Sécurité Sociale ces 10 dernières années (en euro)

Le véritable visage de cette Droite décomplexée se révèle au grand jour : instaurer une prévoyance privée et inégalitaire aux mains des assureurs, prend corps.

Une autre méthode est pourtant possible pour des droits sociaux renforcés
Le Budget de la Sécurité Sociale approche les 400 milliards d’euros par an pour ses 4 branches (maladie-vieillesse-famille-accidents du travail). Il semble tout à fait possible – comme ce fut le cas entre 1999 et 2001 - de sortir du cercle vicieux des déficits et d’assurer un financement pérenne de ce système qui a prouvé son utilité. En effet, cet acquis social majeur de l’après-guerre permet un accès de tous les salariés à la prévoyance. Les Socialistes ont la lourde responsabilité de dénoncer le jeu trouble du Gouvernement et d’avancer des propositions réalistes et ambitieuses.
Loin des déremboursements et des inacceptables franchises il est nécessaire d’explorer d’autres voies pour faire face à l’évolution des recettes et des dépenses (de santé notamment) :
- une politique volontariste de l’emploi (plus de cotisants offrant plus de cotisations)
- une limitation des exonérations de cotisations offertes aux patrons (25 milliards en 2007 !)
- un paiement par l’Etat des sommes dues à la Sécurité Sociale
- un financement complémentaire par l’impôt de la Sécu, service public fondamental assurant un accès aux soins à tous les Français
- la mise en place d’une contribution de solidarité assise sur l’ensemble des revenus (notamment ceux du Capital) et non sur les seuls salaires
- la mise en œuvre d’une véritable politique de prévention
- une responsabilisation du corps médical et notamment de la médecine libérale

jeudi 13 septembre 2007

Régimes spéciaux de retraites

L’UMP s’attaque aux retraites : la Droite s’attaque au « patrimoine de ceux qui n’ont pas de patrimoine »
Après les mauvais coups de l’été (baisses d’impôts colossales pour les nantis, emprisonnement des enfants ou interdiction du droit de grève dans les entreprises de transport), l’actualité de la rentrée vient confirmer la vraie ambition de la Droite : imposer une idéologie ultra-libérale et détruire tous les outils de cohésion et de solidarité.
Le Premier Ministre, déjà auteur de la contestable réforme de 2003 qui était censée résoudre la question du financement des retraites au prix d’inacceptables reculs sociaux, est revenu à la charge en préconisant cette fois la fin des Régimes Spéciaux de Retraites. Cette nouvelle surenchère prouve que l’amère potion de 2003, les injustices et les frustrations qu’elle a suscitées, n’a pas été efficace pour pérenniser notre système de retraite par répartition. Petit à petit (réformes «Balladur», «Fillon»), le rêve libéral d’un démantèlement des retraites, au profit d’une prévoyance privée et inégalitaire aux mains des assureurs, prend corps.
Une autre méthode est possible pour des droits sociaux renforcés
Les Socialistes, depuis les travaux du Conseil d’Orientation des Retraites mis en place par le Gouvernement de la Gauche Plurielle en 2000, sont d’accord avec les partenaires sociaux pour une évolution négociée des régimes spéciaux. Néanmoins, une telle évolution ne peut être envisagée que dans le cadre plus général d’une consolidation de la branche vieillesse de la Sécurité Sociale. Mieux, il faut rappeler que la raison d’être de ces régimes spéciaux est une contrepartie légitime à des salaires inférieurs ou à des conditions de travail difficiles. Dès lors, même si le différentiel de rémunération a évolué ou que la pénibilité s’est réduite le contrat social passé à l’époque ne saurait être trahi aujourd’hui.
La méthode adaptée à une réforme de cette ampleur n’est certainement pas la précipitation chère au Président de la République mais plutôt une discussion constructive des partenaires sociaux. Celle-ci devrait également tenir compte de la pénibilité et de la précarité des parcours professionnels notamment dans cette économie des services (centres d’appel, restauration rapide, aide à la personne…) aux métiers déconsidérés et aux impératifs de flexibilité et de productivité inquiétants.
Une telle réflexion doit aussi se faire en lien avec d’autres aspects de la politique économique et sociale de notre pays en se souvenant par exemple que les exonérations de cotisations sociales octroyées aux patrons atteignent 24 milliards d’euros et que le manque à gagner du seul « paquet fiscal » représente 18 milliards d’euros… soit l’exact besoin de financement de nos retraites à l’orée de l’année 2010 !

Les socialistes doivent proposer d’autres voies, lucides et ambitieuses, pour faire face à l’allongement de la durée de la vie et notamment :
- une politique volontariste de l’emploi (plus de cotisants offrant plus de cotisations)
- une réactivation du Fonds de Réserve des Retraites
- mise en place d’une contribution de solidarité pour les retraites assise sur l’ensemble des revenus (notamment ceux du Capital) et non sur les seuls salaires