Dans son activisme habituel, toujours destiné à éviter que l'agitation médiatique ne cède la place à un réel bilan de son action, le Président de la République a proposé la semaine dernière à Périgueux d'imposer aux enseignants une nouvelle façon d'enseigner la Shoah. De nombreux pédagogues, pédo-psychiatres ou anciens déportés, comme Simone Weil, qu'on ne peut pourtant pas taxer d'anti-sarkozysme, se sont rapidement émus des conséquences d'une telle décision sur l'équilibre des élèves, tout en doutant de l'utilité de cette démarche pédagogique compassionnelle.
L'un des arguments avancés tient évidemment à l'âge des enfants (10 ans). En effet, beaucoup craignent le traumatisme qui pourrait affecter ces élèves auxquels il est demandé de confier la mémoire d'une jeune victime du nazisme. Mais certains historiens, comme Annette Wieviorka, auteur notamment du très pertinent Auschwitz expliquée à ma fille, vont plus loin dans la condamnation et jugent que le jeune âge n'est qu'un facteur aggravant. Ils estiment que "jumeler un enfant vivant avec un enfant mort, donner à un vivant la charge d'un fantôme" n'est un cadeau ni pour ces élèves de CM2 ni pour la mémoire de cet épisode dramatique de la seconde guerre mondiale.
On peut ainsi qualifier l'initiative du Président de la République de nouveau "coup mémoriel" comme l'avait été l'épisode de la lecture imposée de la lettre d'adieu du jeune résistant communiste Guy Môquet. Là encore, ces injonctions politiques désordonnées, sans logique pédagogique autre que l'entretien du nuage de fumée médiatique, semblent néfastes à l'apprentissage de l'Histoire. Le Génocide Nazi fait déjà l'objet de leçons, de lectures, de films, de visites de musées, de rencontrent avec des survivants au cours de la scolarité il n'est pas nécessaire ni souhaitable d'ajouter à ces outils de compréhension une charge émotionnelle qui peut s'avérer insupportable pour ces jeunes.
Plus profondément cette polémique, succédant à d'autres comme celle sur la laïcité après les discours du Président de la République à Sain-Jean-de-Latran et à Riyad, illustre la tendance de Nicolas Sarkozy à s'occuper de tout et surtout de ce qui peut détourner les Français de leurs préoccupations économiques et sociales. Là encore le consensus républicain est battu en brèche lorsque le Président oublie qu'il y a des enseignants, qu'il y a des inspecteurs de l'Education Nationale, qu'il y a un Conseil National des Programmes. Alors Monsieur le Président faites confiance aux enseignants, respecter les procédures de concertation et les fondements de la République française !
L'un des arguments avancés tient évidemment à l'âge des enfants (10 ans). En effet, beaucoup craignent le traumatisme qui pourrait affecter ces élèves auxquels il est demandé de confier la mémoire d'une jeune victime du nazisme. Mais certains historiens, comme Annette Wieviorka, auteur notamment du très pertinent Auschwitz expliquée à ma fille, vont plus loin dans la condamnation et jugent que le jeune âge n'est qu'un facteur aggravant. Ils estiment que "jumeler un enfant vivant avec un enfant mort, donner à un vivant la charge d'un fantôme" n'est un cadeau ni pour ces élèves de CM2 ni pour la mémoire de cet épisode dramatique de la seconde guerre mondiale.
On peut ainsi qualifier l'initiative du Président de la République de nouveau "coup mémoriel" comme l'avait été l'épisode de la lecture imposée de la lettre d'adieu du jeune résistant communiste Guy Môquet. Là encore, ces injonctions politiques désordonnées, sans logique pédagogique autre que l'entretien du nuage de fumée médiatique, semblent néfastes à l'apprentissage de l'Histoire. Le Génocide Nazi fait déjà l'objet de leçons, de lectures, de films, de visites de musées, de rencontrent avec des survivants au cours de la scolarité il n'est pas nécessaire ni souhaitable d'ajouter à ces outils de compréhension une charge émotionnelle qui peut s'avérer insupportable pour ces jeunes.
Plus profondément cette polémique, succédant à d'autres comme celle sur la laïcité après les discours du Président de la République à Sain-Jean-de-Latran et à Riyad, illustre la tendance de Nicolas Sarkozy à s'occuper de tout et surtout de ce qui peut détourner les Français de leurs préoccupations économiques et sociales. Là encore le consensus républicain est battu en brèche lorsque le Président oublie qu'il y a des enseignants, qu'il y a des inspecteurs de l'Education Nationale, qu'il y a un Conseil National des Programmes. Alors Monsieur le Président faites confiance aux enseignants, respecter les procédures de concertation et les fondements de la République française !
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