jeudi 7 février 2008

Attali ou Attila ? Là où il passe la solidarité ne repousse pas !


Le rapport Attali ou le libéralisme pour les nuls…
L’ancien sherpa de François Mitterrand a récemment remis un rapport au Président. En 250 pages et plus de 300 propositions, ce désormais fameux rapport énumère sans hiérarchie véritable, souvent des poncifs, quelquefois de solides préjugés idéologiques, et parfois des mesures qui méritent un examen approfondi. Ce bloc où selon son architecte principal « tout se tient », décrit-il la seule politique efficace possible ou une option parmi plusieurs ?
Il existe aujourd’hui une tendance lourde qui vise à soustraire des sujets toujours plus nombreux à l’examen critique, au crible du débat contradictoire et à conclure à l’archaïsme du clivage gauche/droite. On finit par se convaincre qu’il existerait une réalité objective, décrite par ceux qui savent, les experts. Conséquence de ce « diagnostic unanime », les solutions (les politiques) ne pourraient différer que sur le dosage ou le rythme, pas sur leur nature.
Pourtant, ce document doit être lu pour ce qu’il est : un parti pris politique évident en faveur des recettes ultra-libérales classiques. Cela le rend-il moins sérieux ? À l’évidence non. Cela le rend-il moins légitime ? À l’évidence oui. D’autres experts ont fait, à partir des mêmes chiffes, des constats différents. Ils en ont déduit d’autres politiques. Le champ économique même mondialisé propose des options radicalement différentes au choix des citoyens. Notre rôle est de rappeler par cette contre-expertise que ce choix existe.
Les contre-propositions des Socialistes pour la croissance
D’un point de vue macroéconomique, la faiblesse devenue chronique de la croissance française
est due, en grande partie, à la panne d’investissement des entreprises. Elle est également aggravée par la baisse du pouvoir d’achat des ménages modestes. De fait, la croissance est tirée par la consommation des classes aisées, bénéficiaires de l’accroissement des inégalités et des choix fiscaux du Gouvernement (bouclier fiscal). Mais cette politique rencontre des limites, dans la mesure où la propension à consommer des ménages à hauts revenus est faible. Il en résulte une situation de croissance molle, accompagnée d’un chômage persistant et de déficits publics chroniques, compte tenu de l’insuffisance des rentrées fiscales.
Les Socialistes ont formulé un certain nombre de propositions ambitieuses pour parvenir à une hausse des salaires et à une relance de l’économie :
- augmenter le SMIC à au moins 1500 euros mensuels au cours d’une législature.
- ouvrir un vaste mouvement de négociation salariale dans le secteur privé et dans le secteur public afin que les partenaires sociaux parviennent à un accord de hausse des grilles de rémunération (avec une intervention législative en cas d’échec des discussions)
- conditionner les exonérations fiscales et sociales accordées aux entreprises (20 milliards d’euros par ans) à des engagements fermes en terme d’embauche et de salaires.
- transformer la prime pour l’emploi en allègement de cotisations sociales payées par les salariés. Ce qui augmentera d’autant leur salaire net.- favoriser l’investissement productif : l’intensité de la croissance dépend de la capacité d’innovation et de renouvellement de notre appareil de production comme de la vitalité des services de l’économie.

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